Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours dessiné et fabriqué des objets, céramique, vannerie, émaux sur cuivre, couture. Au milieu des années 80, je découvre Calder.
L’exposition qui lui est consacré au Musée des Arts Décoratifs Calder intime en 1989, m’enthousiasme. Sont présentés les sculptures, les mobiles et les bijoux qu’il a réalisés pour ses proches et pour lui, son petit cirque et des jouets d’enfants.
Il y a aussi les sculptures en mouvement de Jean Tinguely et Niki De Saint Phalle, la fontaine Stravinsky, les “Signaux“ de Takis installés au bas du parvis de la Défense, les balises maritimes, les girouettes en tout genre.
Je commence à faire des mobiles en papier mâché, puis en porcelaine pour qu’ils sonnent. L’idée de faire des sculptures en mouvement est là mais j’hésite, je tâtonne. Puis un soir, chez des amis, je vois une sculpture de René Ach. Conçue à partir d’un mécanisme de réveil, des pales de ventilateur soulèvent un petit rideau rose par intermittence.
En 2009 je commence à réaliser des sculptures avec de vieux réveils que je démonte, enlevant des rouages, libérant un mouvement, ajoutant une tige, un fil de fer, une boule de feutre. L’idée est d’élaborer une structure qui tourne sur elle-même, entraîne d’autres pièces, dans un mouvement fluide ou heurté.
Lorsque le ressort est remonté, la sculpture s’anime.
Aux mécaniques, succèdes des sculptures ‘’jardins’’, qui se mettent en mouvement à l’aide d’un petit moteur électrique. Les fils de métal, les pièces de cuivre, de porcelaine, s’élancent, s’évitent, hésitent en équilibre, se bousculent, grincent, tintent.
D’autres idées naissent… L’émaillage de certains éléments et la technique de la soudure à la brasure d’argent me permettent d’inventer d’autres formes, d’expérimenter de nouvelles dynamiques.